Alex Hugo - La traque - Samuel le Bihan

2^ème diffusion sur France 2 le 24-08 2016  du film « Alex Hugo – la traque », policier très instructif avec Samuel le Bihan, Lionnel Astier. Pour les défenseurs des grands prédateurs, ce film de Pierre Isoard est un véritable « outil de sensibilisation » contre la chasse aux loups, et contre la chasse tout court !
Après « Le pacte des loups », Samuel le Bihan signe à nouveau son engagement en faveur de la protection du loup en France et participe largement à faire évoluer les mentalités. 

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« Des coups de fusil résonnent dans les montagnes : la vallée de Lusagne s'apprête à accueillir une chasse aux loups. Alors que le village est en effervescence pour préparer ‘l'événement’, de mystérieux ossements humains sont découverts dans une grotte… »
Outre le suspense bien orchestré, le film met en scène d’une manière très réaliste la façon dont est vécue, dans nos montagnes, et par différentes corporations, le retour du loup en France.
Le film fait un témoignage de la chasse de cet animal au statut pourtant protégé, avec à l’appui « vrai loup abattu, certainement pas proprement  – et bien ensanglanté ! », les images n’étant pas difficiles à obtenir puisque c’est la triste réalité. Oui, la France gère une espèce protégée et menacée de disparition à coups de fusils ! 

On y entend le discours froid et rigide du lieutenant de louveterie chargée de cette mission en battue, accompagné des chasseurs et de leurs chiens. Ce personnage n’exprime au final aucune culpabilité envers la destruction d’une espèce protégée. Il se contente de « respecter la loi » avec son arme à longue portée. « Moi, je ne parle pas de régulation, je préfère parler de prélèvement ! ». Il évoque son vécu en Afrique,  les chasses au lion à l’arbalète qu'il a organisées, -il faut bien gagner sa vie ! Sans scrupules, le lion étant menacé de totale disparition !

Ajoutons à cela le discours limite agressif, ignorant et primaire des chasseurs qui eux, se positionnent comme des indispensables régulateurs de la faune sauvage, des défenseurs des éleveurs et protecteurs des troupeaux, s’appropriant l’environnement au point qu’un randonneur devient un intrus sur leur terrain de jeu et risque une balle en période de chasse. Pour couronner le tout, les paroles du gendarme du village, qui temporise tant bien que mal, pour ne pas froisser les susceptibilités des villageois, et ne pas "mettre le feu aux poudres" !

Au milieu de cette cohorte : un écologiste dont la grande sensibilité est bien ébranlée, qui se bat, pour défendre la cause du loup, exposant comme il le peut le rôle du prédateur dans l’écosystème. Ce courageux militant risque bien gros dans ce monde hostile ! Il s’insurge contre l’abattage des loups et notamment des loups alpha, couples dominants d’une meute.
Il placarde dans tous les villages des affiches « Non à la chasse aux loups ! », s’évertue à faire respecter les quotas de tirs définis par le ministère de l’écologie en vérifiant le nombre de loups tués le jour de la battue. Les loups morts sont entreposés dans un pic up, dans des sacs poubelle !  

Il dénonce les actes de braconnage, le nombre de loups tués illégalement, accidentellement (ou pas), et non pris en compte dans les quotas par l’état. Il faut le dire : le grand public ne connaît rien à tout cela !

Il se bat pour faire enlever les pièges dans la forêt. Ces pièges sont d’ailleurs bien montrés, moi qui avais besoin de savoir à quoi ils ressemblent !  Somme toute, si vous en découvrez dans la montagne, surtout enlevez-les, c’est interdit et très dangereux !

On y découvre aussi, installés sur des arbres en forêt par des jeunes gens voulant éloigner les loups des zones habitées par les humains, des systèmes de mobiles conçus avec toutes sortes de "déchets" comme des bouteilles en verre, des DVD, etc. Le but étant d'effrayer le prédateur par ces objets rumuants et inquiétants pour lui.

Paroles de chasseurs : « Nous ce qu’on aime dans la chasse, ce qui nous excite, c’est la traque, c’est poursuivre un animal jusqu’à l’épuisement, le pousser dans ses retranchements et le voir mourir ! »

Dans ce film, c’est aussi l’humain qui est traqué comme une proie par l’humain, histoire de nous rappeler nos angoisses primitives d'être dévorés par des bêtes sauvages, et que "la chasse pour les animaux, c’est comme la guerre pour nous les hommes.".

Alex Hugo, policier enquêteur, amoureux de la nature, se trouve en quelque sorte lui aussi pris dans « un piège » car dans l’obligation de respecter la décision de l’état. Il se voit plongé dans un univers où les peurs ancestrales du loup dominent encore. Toute cette ambiance l’envahit au point de lui faire faire des cauchemars du carnivore, très menaçant avec ses crocs puissants !

Pour clôturer ce sinistre tableau, le film nous donne une note d’espoir pour la cohabitation future entre l’homme et les grands prédateurs.  

Juste retour des choses à la fin ! La victime sort de son traumatisme, le coupable (un ancien militaire passionné par les armes et la guerre !) est attrapé, pris dans le piège à loup ! Selon les dires du gendarme du village, il risque de ne pas récupérer sa jambe !! Combien auront pensé « bien fait pour lui ! » ?

La mission terminée, Alex Hugo quitte le village à pied, avec son sac à dos et tous ses regrets…. Sur son chemin, il sent une présence derrière lui : un loup est tout proche et le regarde, sans la moindre agressivité. Alex pose un regard contemplatif sur ce magnifique animal qu’il a la chance de rencontrer.
Tous deux restent quelques secondes à s’observer, à s’interroger….. à nous interroger ! C’est un peu comme si le loup lui disait « Nous ne sommes pas dangereux comme vous l'imaginez, toi tu le sais. Reste pour nous protéger ! », "Combien de temps te reste-t-il à vivre ?" pourrait à son tour penser Alex.

Enfin, pour emporter un souvenir de toutes ses émotions, Alex Hugo a réalisé durant le temps de l’enquête des superbes dessins de loups vivant en paix dans leur milieu naturel, la montagne, espaces de liberté et de toute beauté, que notre magnifique héros a lui aussi, tant envie de parcourir !

 

 Pourquoi tuer les loups ne sert à rien : présentation étude - Monsieur Mondialisation.