Art pariétal enseigné aux enfants (arts plastiques)
Pourquoi s’inspirer de cet art ?
Dans le cadre de mes activités en arts plastiques avec les enfants et les adolescents, j’ai souvent proposé des liens avec l’histoire de l’art, messager intemporel de l’homme et de son vécu au cours d’une époque.
Comme les édifices architecturaux, l’écriture, la musique, l’art pictural est ce qui reste quand une civilisation n’est plus. Relier l’enfant à l’histoire de l’humanité, c’est le faire réfléchir sur l’évolution de l’homme, sur sa position actuelle et sur notre propre mode de vie.
Grâce à de très beaux ouvrages sur les peintures rupestres, les enfants ont pu découvrir l’univers minéral des grottes, premier habitat de l’homme, les animaux chassés aux temps préhistoriques, dont certains ont disparu, ainsi que l’habile gestuelle des artistes inconnus.
Si l’écriture n’existait pas encore en ces temps, ces peintures en pigments naturels sont un porte-parole, une mémoire vivante de nos lointains ancêtres. Elles reflètent la sobriété et la fragilité de la vie des premiers hommes, mais aussi leur fusion avec la nature, (probablement accompagnée de rituels autour de la chasse)... leur sens de l’observation et leur intelligence !
Etapes par étapes, comment les enfants ont-ils construit leurs peintures ?
Après avoir feuilleté les ouvrages, les enfants ont repéré les motifs qui les inspiraient, puis réalisé chacun un petit dessin d'animal sur un papier brouillon.
Dans un second temps, sur des feuilles Canson blanches, ils ont préparé des fonds pour imiter la matière de la pierre en peignant avec de la gouache diluée tout en laissant des bords blancs. Puis, ils ont encollé des parties des fonds avec du sable de couleur.
A cette étape, il leur a été proposé les techniques de grattage, frottage, soufflage, pour apporter du relief.
Un tel sujet limite en couleurs, ceci pour développer la sensibilité aux nuances et proposer des mélanges. C’est pourquoi en plus du noir et du blanc, une palette restreinte de tons (bruns, jaunes, ocres jaunes et rouges) a été mise à disposition.
D’autre part, les enfants n’étant pas habitués à dessiner ou peindre en grand format, il a fallu les placer en condition pour cela.
Avec un pinceau souple et large, ils ont reproduit leurs motifs - en grand- (bison, cerf, bœuf, cheval, etc.), si possible en peu de traits rapides pour évoquer la gestuelle des artistes préhistoriques et peu importe les « maladresses » qui donnent encore plus de vie au dessin !
Puis, certains ont ajouté des petits décors (signes, symboles divers) en peinture et ou en grattage, de la peinture claire et foncée sur le fond avec un gros pinceau brosse pour imiter des reliefs.
Pour achever de donner un aspect de craquelures, les bords de papiers restés blancs ont été déchirés.
Comment les enfants ont-ils ressenti ce travail ?
Un même sujet mettra en lumière toujours autant de différences qu’il y a de participants. L’idéal aurait été de réaliser une fresque commune. Mais compte-tenu de la simplicité des moyens utilisés, l’intérêt a été de découvrir le travail de l’autre, partager sa vision, sa perception.
Pendant plus d’une heure, les artistes en herbe se sont plongés dans un univers sculptural à imaginer en deux dimensions. Tous ont été très fiers de leurs réalisations, véritables petites créations empruntes de mémoire…